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  • Publié le 15 juin 2022

À Lyon, les évêques se penchent sur l’avenir de l’Église

À Lyon, 100 laïcs sont venus participer aux différents groupes de travail des évêques qui s’appuient sur les résultats de la grande collecte nationale des attentes des laïcs et clercs concernant l’Église de demain.

L’Église catholique de France s’est pleinement investie dans ce Synode sur la synodalité lancé par le pape François en 2021 et qui s’achèvera en 2023. Tout d’abord elle a mené une large consultation nationale recueillant les avis de près de 150 000 personnes dans les diocèses de France. Puis elle a constitué l’équipe nationale du Synode qui en a établi une synthèse qui témoigne de l’envie des fidèles d’avoir une Église catholique jouant un rôle plus important dans la société, plus adaptée à ses évolutions, notamment sur la place des femmes en son sein. Sur le papier, trois principaux points se sont dégagés des réflexions ainsi recueillies : l’importance de se ressourcer dans la Parole de Dieu, l’urgence de proposer des signes parlants et crédibles dans la société d’aujourd’hui, et enfin, la nécessité de lieux de dialogue fraternel.
Mais rien en ce qui concerne le traitement des victimes de pédophilie et le besoin d’une « église plus sûre ». Cette préoccupation est visiblement restée au niveau du débat. Seul le sujet de la place des femmes est évoqué dans la synthèse nationale : « La place des femmes dans la hiérarchie catholique est à repenser complètement, d’urgence et en profondeur, y compris théologiquement, de nombreuses contributions insistent sur ce point » indique la contribution du Diocèse de Périgueux.
Lors de la conférence de presse de ce jour, Mgr Joly et Lucile Lafleur, membre de l’équipe nationale du Synode, sont aussi restés évasifs sur ces deux sujets importants. Lucile Lafleur a insisté sur son statut de mère de famille pour justifier de son attention et de celle des autres membres de l’équipe nationale du Synode à la place des femmes et à la protection des enfants dans l’Église. Quant à Mgr Joly, il a rappelé les paroles du pape « Une Église est synodale ou elle n’est pas », pour souligner que l’Église synodale est l’Église où chacun a sa place et, qu’ainsi, elle est une Église « sûre ».

Vers une Église européenne ?

La conférence de presse d’aujourd’hui était destinée à présenter la synthèse des résultats de la consultation rédigée par les évêques et le Document d’accompagnement de la collecte des synthèses synodales qui sera conjointement envoyé à Rome. Cette lettre d’une dizaine de pages est le résultat du travail collégial (évêques et laïcs) de ces deux jours. Elle exprime l’avis des évêques de France sur cette collecte et sur ce qu’ils en attendent. Pour autant le document ne livre aucune proposition précise mais des « perspectives » et des « espérances ». En revanche il émet un vœu « Que la synodalité devienne le style ordinaire de la vie de l’Eglise ». Une telle consultation permanente des membres de l’Église équivaudrait à mener des états généraux permanents de l’Église où les fidèles pourraient venir aussi témoigner sur les grands enjeux de la société, les divers modèles anthropologiques proposés, l’écologie intégrale, la solidarité internationale. Sans aucun doute cela aurait un effet bénéfique sur le fonctionnement global et humain d’une Église catholique où de nombreuses failles d’humanité ont été révélées, notamment par le rapport Sauvé.
Rome fera ensuite une synthèse mondiale des consultations synodales avec une déclinaison continentale. Cela se fait déjà pour les pays d’Amérique du Sud, mais cela n’existe pas aujourd’hui à une échelle européenne. Preuve s’il en fallait, que l’Église n’échappe pas aux évolutions de notre société.

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