«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 9 avril 2021
  • Mise à jour: 10 avril 2021

Des dangers du jeu des chaises musicales

À contre-courant des ministres, et au fil des amendements qu’elle a fait adopter depuis le 30 mars, la droite, majoritaire au Sénat, durcit le projet de loi confortant les principes de la République, dite loi « séparatisme ». Mais hier coup de théâtre, le gouvernement a repris la main en déposant, un amendement proposé par le ministre de l’intérieur. L’amendement 686 prévoit d’imposer aux maires qui voudront faciliter la construction d’un lieu de culte d’informer le préfet trois mois avant la conclusion du bail emphytéotique ou de la garantie d’emprunt. Même si le ministre s’est justifié d’une mesure qui vise à « guider les collectivités », notamment pour l’octroi d’un prêt ou d’un bail emphytéotique, en donnant au préfet la possibilité de « vérifier la qualité cultuelle, le financement et l’intérêt public », il n’échappe à personne que la disposition proposée au Sénat s’inscrit dans la polémique provoquée par la subvention votée par la municipalité alsacienne de Strasbourg pour la construction de la grande mosquée Eyyub Sultan, portée par Confédération islamique du Millî Görüs (CIMG), proche du pouvoir turc et l’implication particulière de Gérald Darmanin pour en empêcher l’octroi. La coïncidence a été soulevée par le sénateur PS du Loiret Jean-Pierre Sueur et malgré les critiques virulentes des écologistes, l’amendement a été adopté à l’unanimité. La construction des lieux de culte devient un peu plus une affaire d’État et comme au jeu des chaises musicales, sur cette mesure à deux temps parlementaires sans aucun doute validée à l’Assemblée, ce sont les maires qui se trouvent avec une chaise de moins, avec un moins d’assise, et un peu plus sous contrôle.

Mais au jeu des chaises musicales, celui, particulièrement scndaleux et infamant, organisé mardi dernier à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan vient à point nommé donner quelques gages au ministre de l’intérieur. La scène filmée a de quoi faire réfléchir. « Ehm », y entend-t-on murmurer par une Ursula von der Leyen apparemment désemparée, au début d’une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. Elle semble ne pas savoir où s’installer alors que le président du Conseil européen, Charles Michel, et le président turc s’installent dans les deux seuls sièges préparés pour la réunion. Sans réaction du protocole et au mépris de la plus élémentaire des galanteries, de l’éducation, l’essence même de la diplomatie, la présidente de la Commission européenne opte finalement pour un divan légèrement en retrait. Le « divan » dans l’empire ottoman était le mot pour désigner le lieu et le temps privilégié des négociations paisibles. Celui du président Erdogan dans lequel a du s’asseoir Ursula von der Leyen joue lui de la mélodie du séparatisme islamiste. Une lancinante mélopée du pouvoir autocratique et de toutes les formes de discrimination. Et quand cette mélodie s’arrête, toutes les chaises ont disparues. Il n’y a en plus aucune pour asseoir la liberté, l’égalité, la fraternité et laïcité qui les cimente toutes les trois. Plus de démocratie locale qui les font vivre.

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