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  • Publié le 1er juillet 2022

Haro sur le droit des femmes

Depuis l’arrêt « Roe v. Wade » de la Cour suprême, en 1973, la justice américaine fédérale considère que le droit d’une femme à l’avortement relève du droit à la vie privée protégé par le IVe amendement, et autorise donc l’avortement au niveau fédéral, au titre du respect de la constitution. Cet arrêt abrogé le 24 juin 2022, fait porter le choix du droit à l’avortement sur les législations de chacun des États. Une vingtaine d’entre eux, c’est notamment le cas des états du sud et du centre des États unis, conservateurs et religieux, a prévu ou prévoit de l’interdire, avec souvent une forte pénalisation et l’absence d’exception y compris en cas de viol, inceste ou raison de santé. Et déjà, les rumeurs vont bon train sur la possibilité pour certains d’entre-eux d’y bannir également la contraception voire même d’y réguler, pénaliser, les pratiques sexuelles, et en premier lieu homosexuelles.
Le choc de cette décision a été violent sur une grande partie de l’opinion publique mondiale. En France, à l’unisson de nombreux chefs d’États et de gouvernements, Elisabeth Borne a immédiatement déploré « un jour sombre pour les droits des femmes », tandis qu’Emmanuel Macron a qualifié l’avortement de « droit fondamental pour toutes les femmes » et affirmé qu’ « il fallait le protéger ». Une réaction partagée avec les principaux partis et hommes/femmes politiques français à l’exception du RN, silencieux, qui semble s’aligner, une fois de plus, sur les positions religieuse et conservatrice de la droite américaine de Donald Trump, qui après avoir fait légaliser le port d’armes dans les rues permet l’interdiction de l’avortement. Les conséquences de l’élection de Donald Trump et de ses nominations, à vie, de juges de la cour suprême, pèsent désormais sur le droit des femmes et les libertés aux États-Unis. C’est ça le risque de l’extrême droite aux USA : un grave recul pour les droits des femmes, une mise en danger de la vie des femmes. Et l’on connait en Europe la porosité de ces idées que l’on peut trouver, majoritaires, notamment en Hongrie et en Pologne.
Cette décision, symbole d’un recul des libertés sans précédent pose donc aussi la question de la garantie de ce droit en France où près de 230 000 femmes ont recours chaque année à l’avortement.
Chez nous, le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est protégé par la loi « Veil » votée en 1975. La crainte d’un retour en arrière est si palpable que 400 avocats ont appelé dans une tribune du Journal du dimanche du 26 juin, à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Une constitutionnalisation de l’avortement soutenue par le parti du président et par la NUPES qui ont déposé deux propositions de loi pour « graver cet acquis dans le marbre ». Une position également partagée par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCD), qui dans un communiqué publié le 24 juin appelle aussi à « inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ».
Si par hasard, cette initiative n’aboutissait pas, il faudra se souvenir à l’avenir que c’est par une majorité de cinq juges contre quatre, que la Cour suprême américaine a renvoyé le 24 juin dernier les Etats-Unis près de cinquante ans en arrière.
Et il faudra aussi toujours garder à l’esprit cette phrase écrite par Simone de Beauvoir en 1949 : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique et religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». Ne jamais rien lâcher pour le droit à l’IVG et la liberté pour toutes les femmes à disposer librement de leur corps, c’est une liberté fondamentale et une liberté de citoyens. Une liberté constitutionnelle, la sacralisation de notre république laïque et démocratique.

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