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  • Publié le 10 mars 2022
  • Mise à jour: 11 mars 2022

Les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale vont mieux contrôler les établissements d’enseignement hors contrat

Depuis l’automne 2019, chaque département français est doté d’une cellule de lutte contre l’islamisme radical et le repli communautaire (CLIR). Grâce aux nouveaux moyens juridiques issus de la loi « confortant le respect des principes de la République », le gouvernement a créé une CLIR à compétence nationale. Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Intérieur l’ont engagé aujourd’hui dans une mission spécifique au contrôle des écoles privées hors contrat.

Mobilisant l’ensemble des services de l’État en articulation avec le procureur de la République, dans les départements, les CLIR ont obtenu depuis 2019 des résultats significatifs. La loi du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République » a doté la puissance publique de moyens accrus pour lui permettre de poursuivre et d’amplifier cette politique de contrôle des structures porteuses de visées séparatistes. C’est pourquoi le Premier ministre, pour traiter les dossiers d’envergure nationale ou commune à plusieurs territoires, a institué par une circulaire du 14 janvier 2022, une CLIR à compétence nationale. Cette cellule réunira les administrations centrales des ministères concernées par les sujets traités. Elle a été placée sous l’égide du ministre de l’Intérieur et sera coordonnée par le secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation.
Le premier sujet dont cette CLIR à compétence nationale s’est saisi est l’enseignement hors-contrat avec pour Objectif de combattre son instrumentalisation visant à imposer des projets éducatifs contraires aux valeurs de la République.

Surveiller les écoles privées hors contrat

En 2017, le code de l’éducation se bornait à prévoir une simple procédure d’enregistrement de la déclaration d’ouverture des écoles privées hors contrat dont la croissance s’est révélée impressionnante puisque leur nombre, de 1700 à ce jour, a doublé depuis 2015
À l’initiative du ministre de l’Éducation nationale, une action législative réfléchie a été engagée. Le Parlement est intervenu en 2018, 2019 et 2021 pour bâtir un cadre juridique rigoureux.
Il a ainsi permis à l’État de procéder à de véritables contrôles a priori, par exemple en élargissant les motifs d’opposition à l’ouverture des établissements privés, y incluant notamment l’ordre public et la protection de l’enfance et de la jeunesse.
Au titre du fonctionnement et donc, du contrôle a posteriori, la loi a prévu un contrôle systématique de chacun de ces établissements dès la première année de fonctionnement (les 100 % seront atteints en 2022) et a prévu, en cas de manquement, des mises en demeure de re-scolarisation pour les parents et des sanctions aggravées pour les responsables.
En conséquence, le nombre de contrôles a été multiplié par 3 entre 2015/2016 (190) et 2020/2021 (568). Depuis le mois de septembre 2021, une opération coordonnée par le ministère de l’Intérieur a permis de mener une campagne de contrôle dans une cinquantaine d’établissements repérés en CLIR. Lors de ces contrôles, 20 écoles clandestines ont été identifiées et aussitôt fermées.
Enfin, l’État dispose dorénavant des outils lui permettant d’ordonner pour motifs d’ordre public des fermetures administratives non seulement des EPHC, mais également des établissements de fait et autres écoles clandestines, sans avoir recours à des artifices du type méconnaissance de la règlementation ERP ou des règles sanitaires.
Depuis 2019, ces contrôles ont conduit à vingt refus d’ouverture d’établissements. Cette action se poursuit puisque deux établissements ont été fermés cette semaine l’un dans l’académie de Lyon et l’autre dans l’Académie d’Aix-Marseille et que d’autres fermetures interviendront dans les prochaines semaines signale le communiqué des deux ministères.

Panorama des établissements privés hors contrat en France
(Février 2022)

En France 80 000 élèves fréquentent 1 700 établissements privés hors contrat (EPHC) dont 30% ont un caractère confessionnel déclaré.

À la rentrée 2021, la DEPP a relevé une hausse significative (12 %) du nombre d’inscrits en EPHC, Il s’établissait à 79 762 élèves. Comparé aux 12 225 000 élèves scolarisés dans le public et le privé sous-contrat, le nombre d’élèves qui suivent une scolarité dans un EPHC représente 0,8% de l’ensemble. Pour information celui des enfants inscrits à l’IEF (Instruction en famille) représente 0,6 % des effectifs globaux, soit 62 000 élèves.
Par ailleurs, les auteurs du panorama signalent une hausse constante des créations d’EPHC. Leur nombre a crû de 100 % depuis 2015 et s’établit à 1709 établissements en 2022 soit 2,8% des 59 650 écoles et établissements publics et privés sous-contrat.

Une majorité d’établissement non confessionnels

71% des établissements privés hors contrat (soit 1211) ne déclarent aucun caractère confessionnel et 29% des établissements (498) déclarent avoir un caractère confessionnel. Parmi les établissements déclarés comme confessionnels, 266 établissements se déclarent catholiques (53,41%), soit 22% du total des EPHC ; 98 établissements se déclarent musulmans (19,68%), soit 8 % du total des EPHC ; 74 établissements se déclarent protestants (14,86%), soit 6% du total des EPHC ; 60 établissements se déclarent juifs (12,05%), soit 5 % du total des EPHC
Les auteurs précisent que ces données sont indicatives car purement déclaratives. En effet, l’administration n’a pas le droit d’établir un fichier des établissements en fonction d’un caractère propre qu’elle leur attribuerait. De fait, les données relatives au caractère propre s’appuient exclusivement sur celles déclarées par les établissements eux-mêmes (et seulement s’ils ont estimé devoir le faire) et reprises tels quels par la DEPP [1]. Au surplus, les situations peuvent être ambiguës et mouvantes dans le temps. Ainsi, certains établissements peuvent être seulement déclarés comme ayant recours à des pédagogies innovantes (Montessori ou autres) et se révéler avoir au surplus, un caractère confessionnel ; d’autres à l’inverse, au départ déclarées comme confessionnels peuvent évoluer vers d’autres configurations en fonction des circonstances économiques.

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