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  • Publié le 7 avril 2022

Pédocriminalité dans l’Église catholique : 526 victimes ont déjà contacté l’instance de réparation INIRR

Parmi les 526 personnes qui se sont adressées à l’INIRR depuis le 17 janvier 2022, « 68 % sont des hommes » et « une majorité est âgée de 56 à 70 ans » a déclaré ce mercredi 6 avril, soir, Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’INIRR, lors d’une conférence de presse organisée par l’Assemblée plénière de printemps de la Conférence des Evêques de France et à laquelle participait aussi Gilles Vermot-Desroches, le président du Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (SELAM) et Hervé Balladur, le pilote des 9 groupes créés au sein de l’Église pour accompagner la mise en œuvre des décisions de la dernière assemblée en novembre 2021.
Marie Derain de Vaucresso qui avait présenté dans l’après-midi le fonctionnement de sa structure devant la Conférence des évêques de France (CEF) est revenu sur les aspects sociologiques et méthodologiques de l’instance de reconnaissance et de réparation.

Une majorité d’hommes mais plus de femmes que prévu

Sur les 526 personnes s’étant adressées à l’INIRR depuis le 17 janvier, « 68 % sont des hommes » et « une majorité est âgée de 56 à 70 ans », a précisé Mme Derain de Vaucresson. Dans « 70 % des cas, les violences sexuelles ont été vécues entre 11 ans et 15 ans » et pour presqu’un quart « entre 6 et 10 ans ». S’agissant des attentes des victimes qui se manifestent, « 23 % souhaitent uniquement apporter leur témoignage, sans demande en termes de reconnaissance ou de réparation », « 46 % souhaitent une reconnaissance, c’est à dire que soit formalisé le fait qu’elles ont été victimes, par un courrier ou par une rencontre avec un responsable d’Église » par exemple, et « 28 % ne formulent aucune attente » en termes de reconnaissance, a-t-elle détaillé. Par ailleurs, « 57 % des personnes parlent d’une réparation, notamment financière », 19 % « ne souhaitant pas » d’indemnisation et 24 % n’ont pas d’attente sur ce thème. La présidente a également indiqué que par rapport aux données du rapport de la CIASE, la proportion entre les hommes et les femmes est différente : « Nous voyons plus de femmes que prévu »souligne-t-elle en notant, outre un petit rajeunissement de la majorité des victimes hommes, aujourd’hui plutôt dans la tranche 55 -70 ans, la présence de personnes de moins de 30 ans qui se manifestent en se déclarant victimes de laïcs au sein de mouvements catholiques (scouts, patronages).

Suivre les recommandations de la CIASE

Destinée aux victimes de prêtres ou de laïcs dans divers lieux d’Église (hors congrégations), la création de l’INIRR a été votée par la CEF en novembre dernier, une décision répondant à l’une des recommandations du rapport choc de la CIASE sur l’ampleur des violences sexuelles sur mineurs commises depuis les années 1950. Publié en octobre 2021, le rapport préconisait de reconnaître, de réparer et de prévenir à l’avenir les faits de pédocriminalité au sein de l’Église catholique. L’INIRR s’est rapidement mis au travail. Sur les 526 dossiers enregistrés, 54 situations sont en cours de règlement, a précisé la présidente de l’INIRR. « Ce n’est pas satisfaisant », a-t-elle dit, soulignant « la difficulté à recruter notamment des salariés » pour sa structure. Car « Oui » rappelle-t-elle, « quand la parole se libère (dans la société comme dans l’église) et bien cela se voit et le rythme des dossiers s’accélère ». Face à l’afflux de personnes qui veulent parler, témoigner, se signaler, le processus de recueil et d’analyse prend de l’ampleur et du temps. En moyenne deux à trois rendez-vous par dossier sont nécessaires constate la présidente qui remarque que beaucoup de personnes qui contactent l’INIRR, hésitent, ne sachant pas comment l’instance travaille et aussi comment parler se livrer. Interrogée sur les barèmes d’indemnisation, elle a souligné qu’un travail sur la question « d’un plancher et d’un plafond », comme la CORREF y réfléchit aussi, était « en cours », mais « pas tranché » à ce stade.
De ce côté, Gilles Vermot-Desroches, le président du Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (SELAM), s’est voulu rassurant. La structure chargée d’abonder les décisions d’indemnisation financière a déjà franchi en dons et en promesse les 20 M €. « Ce qui est actuellement amplement suffisant pour assumer notre mission et mettre à dispositions les 2 premières enveloppes : 5 M€ pour réparation 1M€ pour prévention » a-t-il souligné, adressant au passage des remerciements appuyés aux évêques « qui dès le 21 novembre et la création du fonds ont été très nombreux à l’abonder ». Depuis, ajoute-t-il, la quasi totalité des diocèses a participé et le fond reçoit tous les jours des versements ainsi que des dons de particuliers.

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