«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 26 novembre 2021

« Que me vaut cette visite, Monsieur le président ? »

Le chef de l’État français sera reçu par le pape François, ce vendredi 26 novembre au Vatican. En visite à Rome, pour la signature du traité du Quirinal, conclu entre la France et l’Italie, qui mettra l’accent sur le renforcement de la coopération entre les deux pays dans le secteur de la défense et de la sécurité, Emmanuel Macron rencontrera le pape François pour la deuxième fois de son quinquennat.
À cinq mois de la présidentielle et un mois après le déplacement de son Premier ministre Jean Castex, cette visite d’Emmanuel Macron, chef de l’État et candidat encore non déclaré à sa propre succession, est sans conteste un geste d’apaisement envers l’Église catholique et « en même temps » un signal à un électorat catholique français avec qui, durant ce quinquennat, les relations avec l’État ont été en dent de scie.
D’abord, refroidies par l’adoption de la loi bioéthique (n’avait-il pas déclaré à propos de la loi sur la PMA que la voix de l’Église sur les sujets de société « ne peut être injonctive »), tendues ensuite par les restrictions de l’accès aux obsèques et à la tenue des messes pendant la crise sanitaire, après les révélation de la Ciase, elles ont sombré dans le mutisme et la réserve. Le chef de l’État, dans la sidération générale des révélation du rapport Sauvé qui ne s’est jamais exprimé publiquement sur le sujet, l’abordera surement lors de cette nouvelle audience, conforté en cela par les déclarations du pape qui a déjà exprimé son « immense tristesse » et un sentiment de « honte ».
Et il sera grand temps de le faire, car moins de deux mois après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), comme le révèle le quotidien La Croix, des voix commencent à se faire entendre pour mettre en cause l’un ou l’autre aspect du travail mené par l’équipe de Jean-Marc Sauvé : huit membres de l’Académie catholique de France ont ainsi mené une lecture critique du rapport de la Ciase, y dénonçant des faiblesses méthodologiques, théologiques et juridiques. « Un document sévère qui a été adressé au pape François. » précise encore le quotidien.
Une nouvelle pierre de la discorde religieuse jetée dans les jardins de la République et de manière tout aussi irresponsable que celle lancée récemment par le Conseil français du culte musulman (CFCM) et la Grande Mosquée de Paris qui ont décidé chacun de leur côté de créer prochainement leur propre Conseil national des imams. Depuis, aucune réaction officielle du ministre de l’intérieur et du président. Les élections approchent.

Ce matin, le président français et le pape François devraient aussi aborder les crises migratoires aux portes de l’Europe, après le naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants mercredi dans la Manche. Un sujet si profondément dramatique et humain que sa résolution ne peut connaitre aucune frontière et doit dépasser toute sensibilité politique et dogmatique. Une tristesse partagée.
Enfin, il est aussi question qu’Emmanuel Macron profite de cette entrevue pour inviter le pape François en France. Mais quand ? Avant ou après les élections présidentielles ? Cette dernière proposition ne manquera pas de faire sourire. C’est déjà çà.

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