Violations de la liberté religieuse en Iran

Selon l’USCIRF, la République islamique se livre à des « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté de religion ». Le dernier cas en date concerne l’arrestation, ce lundi de Pâques, d’un converti à la religion chrétienne de 49 ans, Rahmat Rostamipour. C’est le groupe Article 18, un groupe qui se consacre aux droits de l’homme en Iran qui a rapporté l’arrestation, à son domicile d’Anzali (une ville du nord de l’Iran) de ce chrétien converti.
Le 18 avril, lorsque la douzaine d’agents en civil du ministère du Renseignement (MOIS) l’ont emmené, ils ont aussi saisi plusieurs bibles, ainsi que des documents personnels et d’autres objets, notamment des cartes d’identité, des téléphones de la famille, des tablettes et divers livres.
Sans être encore inculpé, l’homme est actuellement détenu pour « propagande contre le régime en raison de sa participation à des activités d’église de maison ».
Dans son rapport annuel paru le 27 avril, l’USCIRF indique que l’Iran reste un pays particulièrement préoccupant parmi les autres pays concernés par ce type d’agissements comme l’Arabie saoudite, la Corée du Nord, la Chine, la Syrie, le Vietman et le Myanmar.

Les chrétiens particulièrement ciblés

L’étude reproche au gouvernement iranien et au clergé au pouvoir d’avoir arrêté, déclaré coupable, condamné et emprisonné des dizaines de chrétiens sous des accusations telles que la « propagande contre le régime ».
La liste des personnes dont les droits ont été violés l’année dernière comprend trois convertis chrétiens condamnés en vertu de l’article 500 du code pénal (modifié en février 2021) pour « activités déviantes » en contradiction avec la « loi sacrée de l’islam ». Les trois personnes ont été condamnées à cinq ans de prison. L’USCRIF souligne également la poursuite de l’emprisonnement de Yousef Nadarkhani, détenu pour ses opinions religieuses, et selon les autorités iraniennes, notamment pour avoir « agi contre la sécurité nationale » et « promu le christianisme sioniste ». Un autre chrétien converti, Sam Khosravi, a lui aussi été condamné pour « propagande contre l’État », et vu son appel rejeté après que lui et sa femme Maryam aient été contraints de renoncer à la garde de leur fille « sur la base de leurs convictions religieuses ».
En Iran, outre les chrétiens, d’autres groupes sont victimes de violations des droits, tels que les bahá’ís, les soufis, les sunnites et les athées. Le rapport de l’USCRIF appelle le gouvernement américain et les agences internationales à « exercer une pression multilatérale sur l’Iran pour améliorer les conditions de la liberté religieuse ».