«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 3 novembre 2021
  • Mise à jour: 5 novembre 2021

À Lourdes, les évêques ont entamé leur confrontation au rapport Sauvé

Ce mardi, la première journée de l’Assemblée plénière à Lourdes, a été consacrée à la réception, non sans émotion, du rapport de la Ciase. D’ici le vote des résolutions, lundi 8 novembre, les évêques ont encore à travailler et à s’accorder sur d’importantes questions concernant la mise en œuvre de la feuille de route de la commission Sauvé, la plus délicate étant celle de la réparation due aux victimes.

« Cette journée s’est déroulée dans un climat grave et intense » a résumé le président du Conseil pour la communication de la CEF, l’évêque de Châlons-en-Champagne, Mgr François Touvet lors d’un point presse tenu en début de soirée au côté de Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles et président du Conseil de prévention et de lutte contre la pédophilie au sein de l’Église.
Retraçant les principaux moments de cette première journée, Mgr François Touvet, a décrit le discours d’ouverture de Mgr Moulins-Beaufort comme « une entrée en matière dense et intense ». À tel point rapporte-t-il que les évêques se sont ensuite isolés 45 minutes en solitude dans les jardins entourant la grotte afin de réfléchir « à l’immense attente suscitée par les révélations du rapport de la Ciase » et avant d’en partager à nouveau des passages, choisis par certains d’entre-eux.
L’après-midi, par petits groupes cette fois, les évêques se sont retrouvés pour échanger sur la réception du rapport dans leurs diocèses. Au cœur de ces conciliabules, la réaction des fidèles, leurs demandes, mais surtout, souligne Mgr Crepy « la question lancinante de la réponse qu’il faudra apporter cette semaine face aux attentes des fidèles et de la société et, ensuite, mettre en oeuvre ».

« Partir des victimes et non de ce que l’Église aurait à perdre »

Seulement cinq victimes sont présentes et participent aux travaux de cette assemblée d’automne. « Trop peu » a regretté Mgr Luc Crépy, répondant à un journaliste de Témoignage chrétien qui l’interrogeait sur ce point. Attribuant ce faible nombre au manque d’anticipation et à des invitations trop tardives, l’évêque a concédé « Un manquement qu’il faut reconnaître ». Quelques instants auparavant, la gorge nouée, il avouait qu’à l’écoute des victimes présentes à Lourdes, il avait été à nouveau « foudroyé par cette parole courageuse et rude, mais libre (…) qui permet de travailler à un avenir plus sûr », et assailli des mêmes sentiments que ceux éprouvés lors de ses rencontres avec des victimes dans son diocèse. Décrivant une souffrance infinie, inimaginable dans laquelle tout le monde est emporté, l’évêque s’est déclaré soulagé « de la libération de ces personnes qui ne vivent plus cachées ». « Ce rapport a validé leur parole » ; a-t-il encore ajouté en affirmant « il faut désormais entendre leur appel pour passer de la parole aux actes concrets. Nous devons être à la hauteur de cet appel : on ne peut passer à côté ». Mgr François Touvet a renchéri : « Ce soir je dirai tout simplement que nous voulons être à la hauteur des paroles qui nous ont été données. C’est l’enjeu majeur de notre Assemblée plénière : offrir un autre visage à l’Église de demain ».

Qui va payer ?

Au bout de l’Assemblée plénière il y a une grande attente à satisfaire. La réparation financière. Les évêques, après avoir eu le courage de confier à une mission indépendante le soin de dresser un constat sans complaisance, doivent en tirer rapidement toutes les conséquences. La première qui consiste à coopérer sans réserve avec la justice sur les affaires en cours, est déjà tirée. Reconnaître la responsabilité de l’Église en tant qu’institution est autrement plus délicat. Mais seule une pareille reconnaissance permettra de mettre en œuvre le mécanisme de réparation financière recommandé par le rapport Sauvé et attendu par les victimes. Pour l’institution, cela soulève des inquiétudeset et il ne fait pas de doute que la question « qui va payer ? » sera dans toutes le têtes et l’arrière plan des discussions de cette semaine.

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