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Cet article est en consultation libre

  • Publié le 17 mars 2023
  • Mise à jour: 25 mars 2023

Abus et violences sexuelles : les Jésuites publient un premier appel à témoignages

Ce vendredi 17 mars, journée de mémoire et de prière pour les victimes d’abus dans l’Église votée par les évêques français en mars 2021, les jésuites ont lancé, un appel à témoins pour des faits, déjà dénoncés, commis à Paris et à Orléans. Pour avoir rencontré la victime, et à sa demande, nous relayons cet appel afin que d’éventuelles personnes victimes puissent se faire connaître.

Jeudi 1er décembre 2022, victimes, congrégations religieuses et journalistes avaient été conviés à la présentation du premier bilan de la Commission reconnaissance et réparation CRR présidée par Antoine Garapon et Sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Ce jour là, un homme, une des 450 victimes reconnues et accompagnées à l’époque par la Commission, est venu à ma rencontre. Spontanément, il m’a exposé avec beaucoup de courage et de pudeur sa situation, son histoire et ses attentes en tant que victime d’abus et violences sexuelles commis durant plusieurs années par un père de la compagnie de Jésus.
Depuis notre rencontre, sa demande de réparation a abouti et il a fini par signer un protocole avec les jésuites, le 1er mars dernier. La Compagnie de Jésus lui a fait une lettre d’excuses, l’a indemnisé dans la fourchette haute du barème établi par la CRR et s’est engagée à publier un appel à d’autres victimes.
En ce vendredi 17 mars, journée de mémoire et de prière pour les victimes d’abus dans l’Église, c’est chose faite. Son histoire, résumée très très sommairement dans l’appel à témoignages N°1 (lire ici ) a été publiée ce jour sur la page dédiée du site de La Province jésuite d’Europe occidentale francophone.
Les appels à témoignages sont publiés sur cette page à la demande des personnes victimes dans le cadre d’un protocole. « Cette démarche doit ainsi permettre de faire largement connaître les faits survenus et de faire savoir aux personnes qui auraient été victimes qu’elles seront entendues et reconnues » peut-on lire sur le site de la Compagnie de Jésus.
À la lecture de cet appel n°1, difficile de se faire une idée précise des événements. L’identité de l’agresseur, fondateur responsable de l’association Les liens brisés, n’y est pas mentionnée, ce qui était pourtant la demande initiale de la victime qui souhaite rester anonyme. La première agression s’est déroulée à l’intérieur même de la maison des jésuites qui se trouve effectivement au 42 rue de Grenelle à Paris. À l’époque des faits, cette adresse était celle de la résidence du Supérieur provincial de Paris. Quant à la « prise en charge » des orphelins (depuis sa création en 1954 jusque dans les années 1980, l’association s’est occupée de plus de 1500 enfants), pour la victime, l’un d’entre eux, cette prise en charge était avant tout conditionnée à une « sélection » qui relevait de la prérogative du jésuite qui seul choisissait les jeunes garçons.
Mais au bout du compte, même dans une forme édulcorée, la publication de cet appel est un soulagement. « C’était inespéré, je pensais être enterré avec cette histoire » nous confie notre interlocuteur qui reste bien déterminé à continuer d’agir afin de permettre à d’autres personnes ayant séjourné dans l’orphelinat des Sœurs de Saint-Vincent de Paul situé rue de Lorraine à Saint-Germain en Laye, puis prises en charge par l’association « Les liens brisées » qui les plaçait dans les écoles (école Saint-Euverte à Orléans, collège Saint-Nicolas de Vaugirard, …), de se manifester. De leur côté, les signataires du protocole se sont engagés à le prévenir immédiatement si d’autres victimes se manifestaient à la Compagnie de Jésus.

Répondre à cet appel

Que vous soyez directement concerné(e) ou témoin des faits incriminés ci-dessus, vous pouvez le signaler à la cellule « Écoute et prévention des abus » de la Province jésuite EOF, en écrivant par mail (ecoute.abus@jesuites.com)
Vous pouvez aussi directement contacter la CRR entre 9h et 17h du lundi au vendredi au 09 73 88 25 71, sur le formulaire de contact du site de la CRR ou par courrier au 226, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris.

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