«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 30 juin 2021
  • Mise à jour: 2 juillet 2021

L’Assemblée nationale rejette l’interdiction du port du voile pour les assesseures des bureaux de vote

Mardi soir, pendant près de deux heures lors de la seconde lecture du projet de loi confortant « le respect des principes de la République », les députés se sont déchirés autour de l’amendement N°615 du MoDem, finalement rejeté. L’obligation de neutralité religieuse continuera de ne concerner que les présidents et présidentes de bureaux de vote, pas les assesseur(e)s ni les électeurs et électrices. Retour sur une soirée agitée.

Mardi soir, pendant près de deux heures, les députés se sont déchirés autour de l’amendement N° 615 déposé par le MoDem, partenaire de la majorité. L’amendement visait à interdire tout signe ostentatoire d’appartenance religieuse pour le personnel des bureaux de vote, comme c’est déjà le cas pour les signes politiques. Isabelle Florennes et François Pupponi (MoDem) ont tous deux souligné que si le président ou la présidente d’un bureau de vote était tenue à cette neutralité religieuse et non ses assesseur(e)s, ceux-ci pouvaient toutefois être amenées à enlever leur signe religieux s’ils devaient le remplacer.

« Ne pas alimenter une spirale de stigmatisation et de haine »

Par conséquent, « nous proposons que l’ensemble des membres d’un bureau de vote soient tenus à la neutralité, y compris religieuse », quelle que soit la confession, ont-ils plaidé, provoquant une un déferlement de prises de parole si enflammées qu’une suspension de séance a été nécessaire pour ramener le calme dans l’hémicycle.

La droite, qui fait de la question du voile son cheval de bataille sur ce texte sensible, s’est littéralement emparée de cet amendement pour relever les divisions au sein de la majorité sur ce sujet. Eric Ciotti (LR) est ainsi longuement monté au créneau pour soutenir la proposition du groupe centriste et dénoncer l’ensemble du projet de loi gouvernemental contre le séparatisme comme étant un simple « filet d’eau tiède » face à la menace islamiste et terroriste. Marlène Schiappa qui avait appelé à « ne pas alimenter une spirale de stigmatisation et de haine », en soulignant que dès qu’un assesseur remplaçait le président du bureau il était déjà tenu d’enlever tout éventuel signe religieux, a salué le civisme de la femme voilée du bureau où avait voté Jordan Bardella (et qui a lancé une polémique sur les réseaux sociaux), avec cette pique à l’encontre de Eric Ciotti : « Peut-être qu’avec plus dames comme elle et moins de gens comme vous la démocratie s’en porterait mieux ». En retour, le député des Alpes-Maritimes l’a accusée d’être « l’ambassadrice de la lâcheté et de l’inaction ».

« Vous me donnez envie de vomir »

L’hémicycle a connu un autre moment « haute-tension » après que le LR Julien Aubert eut déclaré que la France « n’est pas une démocratie multiculturelle ou communautaire ». « Vous me donnez envie de vomir », a lancé la députée socialiste de Paris Lamia El Aaraje, en s’élevant contre une vision de la république « qui oppose et qui stigmatise ». Eric Coquerel pour LFI s’est aussi insurgé contre la « discrimination vis-à-vis des musulmans » qui est « la meilleure façon de propager le séparatisme ».
Le MoDem est alors monté au créneau pour tenter de faire le consensus. Ainsi Sylvain Waserman, vice-président du groupe ModDem de l’Assemblée nationale a déclaré qu’il « n’y a pas de corrélation entre la tenue d’un assesseur en France et le terrorisme » mais que « le bureau de vote doit être un lieu de neutralité complète ». Quant à. Brahim Hammouche, député MoDem de la 8ᵉ circonscription de Moselle, il a appelé ses collègues à réfléchir à la question suivante : « Avoir une femme voilée dans un bureau de vote, est-ce un recul, un échec de la République, ou une victoire de la République » ? L’amendement a finalement été rejeté par un vote à main levée.

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