En Thaïlande, le commerce traditionnel des amulettes continue de prospérer malgré la pandémie

À majorité bouddhiste, la Thaïlande a une culture profondément superstitieuse. On estime que 70 % des Thaïlandais portent des amulettes convaincus que la chance et la bonne fortune viennent grâce à ces objets bénis. Souvent acquises dans les temples bouddhistes en souvenir d’une visite, d’un événement religieux, d’une retraite spirituelle, de la rencontre avec un moine, elles sont une pratique qui perpétue des traditions artisanales séculaires. Mais elles sont aussi l’objet d’un véritable commerce, souvent interprétée et dénoncée comme une commercialisation de la foi par une partie du clergé bouddhiste bien qu’une part importante des revenus des temples et monastères en dépende.
Acheter, vendre, collectionner les amulettes est si populaire que Bangkok possède un marché qui leur est entièrement dédié dans le quartier historique. Et Celles qui ont été bénies par un religieux célèbre s’échangent à prix d’or sur un marché dont les ventes annuelles, estimées à plus d’un milliard d’euros, recense des dizaines de milliers de vendeurs et des millions d’acheteurs, de plus en plus souvent étrangers.

Un marché international de collectionneur

Particulièrement fréquenté par les personnes âgées, le bazar a été fermé plusieurs fois par les autorités depuis le début de la crise du Covid-19, pour limiter les contaminations au sein des populations fragiles. Depuis 2020, le commerce des amulettes dont la variété des formes et des images constitue un attrait pour les collectionneurs comme pour les fidèles bouddhistes s’est ouvert à la vente en ligne. La popularité des amulettes, même parmi les collectionneurs étrangers, a contribué à en faire la cible d’investissements alternatifs. Ainsi, le groupe américain « WWIN investments Group » [1], qui comme d’autres expérimente ses propres services d’identification numérique des objets religieux, a anticipé le lancement de la première place de marché en ligne pour les amulettes sacrées thaïlandaises.