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  • Publié le 13 janvier 2021
  • Mise à jour: 1er février 2021

Séparatisme : L’Église orthodoxe partage les craintes des cultes et propose un comité de suivi du projet de loi

Le métropolite Emmanuel Adamakis, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF) a été entendu le 4 janvier par la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi « confortant le respect des principe de la République ». Pointant un projet de loi qui modifierait l’équilibre actuel entre liberté et encadrement des cultes, il a plaidé pour la création d’un comité de suivi.

Invité à donner son opinion sur le projet de loi, le président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France a présenté la communauté des Français de confession orthodoxes. Soulignant qu’il s’agit d’une communauté en grande majorité issue de pays ayant connu soit la dictature soit le fanatisme religieux il indique que beaucoup de ses membres ont cohabité avec l’islam. Ils sont donc « très anti-séparatistes » affirme-t-il.
Rassemblée autour de 300 lieux de cultes placées sous la loi de 1905, possédant des immeubles de rapport qui sont des dons des fidèles mais dépourvue d’école confessionnelle hormis quelques classes où l’on enseigne des langues maternelles, la discrète communauté des orthodoxes français ne connait pas l’intégrisme, est contre cette question de séparatisme et reconnait l’urgence de redresser la situation française : il y a des églises en orient où la coexistence avec l’islam dure depuis des siècles, mais aujourd’hui, dans certains pays, nous avons des migrations de chrétiens d’orient qui souffrent de l’oppression et du manque de liberté, justifie le métropolite, lui-même, responsable du dialogue entre islam et judaïsme. Et d’avertir : « Il faut bien connaître l’organisation et l’histoire de l’islam pour s’exprimer à son sujet » pour mieux saluer les efforts accomplis en France depuis la création du CFCM qui démontrent « que l’on peut avoir de bonnes relations avec l’islam sans céder à l’islamiste qui n’est pas acceptable dans la République ».

Garder l’équilibre entre liberté et encadrement des cultes

Ce texte qui vise un groupe cherchant à échapper à la République, risque de nuire à l’ensemble des cultes qui sont identifiés et régulés :« Comment éviter que règne la confusion, la suspicion et que le contrôle administratif ne se concentre que sur les groupes les plus faibles » s’interroge à voix haute le métropolite Emmanuel Adamakis avant d’énumérer les points du projet de lui qui selon lui gagneraient à être modifiés ou reformulés.
En premier lieu, les exigences de l’État vis à vis des droits humains devraient être revues, car il estime que l’universalité des droits fondamentaux (égalité homme-femme au regard de l’ordination) n’est pas enfreinte par (et dans) des traditions religieuses acceptées.
En second lieu, la notion de sûreté collective demanderait selon lui à être précisée et mieux traitée dans le texte. Ce qui a pour troisième conséquence de rendre la pression sécuritaire si forte qu’une sorte de surenchère administrative s’y substitue – il craint ainsi que pour beaucoup d’entités, d’associations, elle va représenter une surcharge de travail et un surcoût peu soutenable.
Enfin, le métropolite considère que le projet de loi fait passer les cultes d’un régime associatif sous homologation à un régime sélectif sous dérogation. C’est pourquoi, compte tenu des enjeux de discussion du texte, le président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France propose aux députés de créer un comité de suivi pour ce dialogue.

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