«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

Cet article est en consultation libre

  • Publié le 25 mars 2020
  • Mise à jour: 27 mars 2020

La superstition

La superstition souvent assimilée à la croyance païenne, à un attachement inconsidéré aux hasards et accidentes de la vie, mais aussi aux doctrines et prescriptions qui sont du domaine du sacré est avant tout la crainte par rapport au futur et à la bonne ou mauvaise fortune. Elle est universelle car même le plus sage des hommes n’est pas assuré que les causes lui seront toujours favorables.

Si l’on regarde la superstition comme la royance irrationnelle à l’influence, au pouvoir de certaines choses, de certains faits, à la valeur heureuse ou funeste de certains signes, la logique du superstitieux est alors la logique de la similitude et de la concomitance plutôt que de la raison et de l’enchainement de fait. L’homme voit arriver des choses, une chose qui lui rappelle un événement du passé et, du coup il pense y trouver une issue heureuse ou malheureuse. Le mécanisme est le suivant : un événement passé où deux choses sont liées, le constat de la présence de l’une dans le futur pose que l’autre va advenir. Exemple : si deux personnes ont l’habitude d’arriver ensemble à un endroit (école, bureau,...), le fait qu’un jour l’une arrive sans l’autre paraît immanquablement comme un (bon ou mauvais) présage. Dans la superstition, Dame-nature devient alors « une marâtre » dont il faut décrypter les signes, les erreurs, apprécier les signes par des sacrifices et des prières. Pour le superstitieux, la nature est un jeu de présage et de prodigieux.

Les superstitieux sont ainsi ceux qui veulent des biens incertains, des biens qui ne dépendent pas d’eux. Plus les hommes sont cupides ou avides, plus ils sont en proie à la recherche de signes, plus ils en appellent au ciel ou au destin en demandant des miracles. L’imagination prend alors la main sur la raison et la superstition insiste pour se tourner vers elle. Si l’on interprète la nature en présage et en prodige, on est forcément détrompé. Et comme la superstition consiste alors à croire à tout et à n’importe quoi, elle en devient forcément inconstante, très changeante et versatile. Elle en est alors plus redoutable car on change de superstition comme de crainte et de déception.

La superstition va être ainsi une arme de gouvernement efficace. Déjà, au Iᵉʳ siècle après Jésus-Christ, l’historien romain Quinte-Curce, auteur d’une Histoire d’Alexandre le Grand, écrit : « Pour gouverner la multitude, il n’est rien de plus efficace que la superstition. L’État a tout intérêt à exploiter la crainte des hommes, à la canaliser pour les inciter à l’obéissance sous peine de représailles. Ainsi la multitude est poussée, sous couvert de religion, tantôt à adorer ses rois comme des dieux, tantôt à les exécrer et à les haïr comme le fléau du genre humain ».
La superstition va prendre alors apparence de la religion et se présenter sous forme de Dieu et des rois et servir comme moyen efficace pour contraindre les hommes à obéir sous peine d’être condamnés durant leur vivant soit par les rois, soit par les Dieux.

Ces derniers temps, la superstition semblait avoir laissé plutôt place à une forme de fatalisme. Les événement et les accidents de la vie qui surviennent sont attribués à des phénomènes identifiés (réchauffement climatique, mondialisation économique,...), sans pourtant que la plupart des hommes n’en connaissant précisément la cause ni ne croient dans leurs conséquences.
Le Covid-19 semble venir réanimer la flamme de la superstition. Lors de l’apparition de la pandémie, certains n’ont pas hésité à l’attribuer à une intercession divine sur la cupidité mondiale des hommes, ou à l’interpréter comme une réaction de défense de dame-nature sur leur avidité à son égard.

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