Mort de Youssef Al-Qaradawi le prédicateur sunnite et guide spirituel des Frères musulmans
Le cheikh égyptien est mort le 26 septembre. Suivi par des millions de fidèles, il prétendait incarner un islam « du juste milieu ». Un moment courtisé par les autorité françaises, il avait ensuite été écarté pour ses prêches à connotation antisémite ou légitimant la violence à l’encontre des femmes. Ses sermons faisaient référence, notamment pour l’imam Iqioussen toujours sous mandat d’expulsion.
Youssef Al-Qaradawi, le plus célèbre prédicateur du monde arabo-sunnite, qui anima sur la chaîne Al-Jazira une émission suivie par des millions de fidèles, est mort à Doha, au Qatar, le 26 septembre 2022, à l’âge de 96 ans.
Incarnation de l’orthodoxie islamiste, conservateur en matière de mœurs mais hostile aux outrances des salafistes, Al-Qaradawi fut tour un moment courtisé par les autorités françaises, conscientes de son pouvoir d’influence, puis stigmatisé, en raison de plusieurs prêches sulfureux, notamment l’un d’eux où il vantait le châtiment administré par Hitler aux juifs. Une déclaration violemment antisémite, faite en janvier 2009, en pleine offensive israélienne contre la bande de Gaza. (Vanté par l’imam Iqioussen, ce sermon a fait partie des arguments utilisés par le ministère de l’intérieur pour demander et obtenir son expulsion).
En 2012, peu après la tuerie de Toulouse, perpétrée par Mohammed Merah, et en pleine campagne électorale, le président Nicolas Sarkozy décréta Al-Qaradawi persona non grata sur le territoire français. Le cheikh dut renoncer à assister au congrès annuel de l’Union des organisations islamiques de France, un rassemblement au Bourget auquel il avait participé quelques années plus tôt. Il até
Égyptien installé au Qatar
Issu des Frères musulmans égyptiens mais installé au Qatar depuis les années 1960, Youssef Al-Qaradawi fut aussi l’un des atouts maîtres de cet émirat dont il a accompagné la montée en puissance diplomatique, notamment son implication controversée dans les « printemps arabes ».
Après l’abdication, en juin 2013, du Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani en faveur de son fils Tamim, une décision concomitante du renversement du président égyptien Mohamed Morsi, issu lui aussi de la confrérie, le Qatar a réorienté sa politique étrangère dans un sens moins favorable aux « Frères » et demandé à Youssef Al-Qaradawi de se faire plus discret. Même si le nouveau monarque a continué, dans les années qui ont suivi, à lui témoigner de la considération, le prédicateur a dû arrêter son émission.
Président de l’Union internationale des oulémas (savants) musulmans et dirigeant du Conseil européen pour la fatwa et la recherche, un think-tank islamique basé à Dublin, il aura exercé un magistère inégalé, parfois très controversé, pendant plusieurs décennies, sur les cercles théologiques sunnites.
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