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  • Publié le 4 février 2021
  • Mise à jour: 8 novembre 2025

Restauration de Notre-Dame de Paris : Il faudra du bois pour la charpente et les bonnes pierres pour les voûtes

Outre la destruction de la flèche et de la charpente, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a causé des dommages importants sur des éléments constructifs en pierre. Les pierres adéquates étant moins faciles à trouver que les 1500 chênes nécessaires pour la charpente, l’Établissement public et le BRGM se sont rapprochés et ont signé une convention de recherche et développement pour faire face à ce défi.

Il y a bientôt deux ans, le toit, la flèche et une partie de la voûte de la cathédrale disparaissait dans le terrible sinistre du 19 avril. Par conséquent outre le bois pour la charpente, la restauration de l’édifice réclame des pierres neuves, compatibles avec le monument et dans des quantités importantes par rapport à ce qu’entraînent les travaux ordinaires d’entretien et de restauration des monuments historiques. Pour répondre à ce besoin, l’établissement public et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont annoncé avoir signé une convention de travail et défini un programme de recherche et développement portant sur l’identification, la caractérisation et la sélection de nouvelles pierres esthétiquement et physiquement compatibles avec les pierres endommagées.Ce programme débouchera sur un guide méthodologique de référence applicable à la cathédrale. Il pourra aussi servir à d’autres édifices de la région parisienne. La méthodologie de recherche prévoit notamment des investigations géologiques en carrières et des essais en laboratoire sur échantillons de pierres.
En fait, selon le communiqué de presse de l’Établissement public du 3 février annonçant cette convention, le programme a été lancé en juillet 2020. Il associe géologues, sédimentologues, géomaticiens et techniciens de laboratoire du BRGM au Laboratoire de recherches des monuments historiques (LRMH) du ministère de la Culture qui a une connaissance approfondie des pierres de la cathédrale initialement extraites du sous-sol de Paris. Il s’agit de roches calcaires d’âge lutétien, une couche géologique qui s’est formée il y a 41 à 48 millions d’années. De tels terrains affleurent en de nombreux secteurs du bassin parisien. Prévu pour s’achever mi-2021, ce programme d’études s’intéressera en priorité aux carrières en activité, puis aux gisements non exploités susceptibles si nécessaire de fournir au chantier les pierres compatibles avec celles de l’édifice.

1500 chênes pour la charpente de Notre-Dame

« On ne va pas abattre une forêt pour reconstruire Notre-Dame » assurait à l’automne dernier Geneviève Rey à la mission parlementaire d’information et de suivi de l’application de la loi du 29 juillet 2019 pour la conservation et la restauration de Notre-Dame. Interrogée sur les quantités de bois qu’elle estimait nécessaire à la reconstruction de la charpente, la présidente de la Commission « Ressource forestière » de l’association Restaurons Notre-Dame [1] indique qu’il n’en fallait pas plus « que pour la cathédrale de Bourges construite à la même période », précisant qu’à l’époque il avait fallu 1000 à 1500 arbres, plutôt jeunes et de petites dimensions. « Cela représente environ 3500 m3 de bois rond, les troncs » signale cette ingénieure générale des Ponts et des Eaux & Forêts, membre de l’Académie d’Agriculture de France (AAF) en faisant des calculs : « la forêt française compte aujourd’hui 1,4 milliards de chênes soit un équivalent de 14 millions de m3 de chênes nobles qui poussent actuellement » pour conclure « Les besoins en bois de Notre-Dame ne représentent que 2 heures de croissance de la forêt française ».
Cette commission « Ressource forestière » présidée par Geneviève Rey qui travaille en amont des charpentiers, regroupe forestiers, experts, scieurs et transformateurs de la ressource, eux-même rassemblés dans le réseau « Chênes Notre-dame ». Ce réseau de forestiers donateurs du bois, né en juin 2019 avec l’association RND a pour objectif de constituer une ligne du temps reliant tous les donateurs, toutes les étapes et les histoires des forêts qui ont participé, participent et participeront à la reconstruction bois de Notre-dame, « une narration en réseau (social), de l’histoire entre l’homme, la cathédrale et la forêt » s’enthousiasme Geneviève Rey devant les membres de la mission qui outre sa fonction de contrôle a aussi la vertu de faire tomber les idées reçues sur la restauration de Notre-Dame.

[1L’association française Restaurons Notre-Dame (RND) a été fondée le 20 juin 2019 à Paris. Elle s’est constituée à partir des grands acteurs français de la filière bois. Ses membres proviennent de tous les secteurs la construction. On y trouve des professionnels de la conservation et de la restauration des monuments historiques ; des spécialistes de la forêt, des charpentes, des structures bois et des toitures.

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