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  • Publié le 4 décembre 2022
  • Mise à jour: 5 décembre 2022

Iran : la police des mœurs abolie, le port du voile bientôt assoupli !

Aboutissement du combat des manifestants qui protestaient depuis des semaines contre la mort de Mahsa Amini. Les autorités iraniennes ont aboli la police des mœurs. Elles envisagent également un assouplissement des règles du port du voile.

« La police des mœurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée », a affirmé samedi soir dans la ville de Qom, le procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri. C’est une victoire pour tous les Iraniennes et Iraniens qui des mois durant ont manifesté au péril de leur vie contre le régime en Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre, arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique.
Cette police connue sous le nom de Gasht-e Ershad (patrouilles d’orientation) est chargée de faire respecter le code vestimentaire pour les femmes de la République islamique, dont le port obligatoire du foulard en public. Elle leur interdit également de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés et des jeans troués ainsi que des tenues de couleurs vives, entre autres.

Possible assouplissement des règles du port du voile

Sous pression de la rue et des grèves qui s’étendent das le pays, le pouvoir iranien souhaite trouver une issue au mouvement de contestation qui a fait plus de 400 morts dans le pays depuis deux mois et demi. Samedi, le procureur général d’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, a ainsi également annoncé que « le Parlement et le pouvoir judiciaire travaillaient » sur la question du port du voile obligatoire codifié par une loi de 1983. Mais il n’a pas précisé ce qui pourrait être modifié dans la loi d’autant que, cet été, de nouvelles restrictions vestimentaires ont été imposées par le président ultra-conservateur, Ebrahim Raïssi. Depuis le 5 juillet, une loi « sur le voile et la chasteté du pays », impose de nouvelles restrictions aux femmes. Le foulard obligatoire doit couvrir, en plus des cheveux, le cou et les épaules.
La tenue vestimentaire est une question ultra-sensible en Iran, celle de la marque du régime. Le voile est devenu obligatoire en Iran quatre ans après la révolution islamique de 1979 et une police des mœurs a été créée pour « répandre la culture de la décence et du port du voile ». Mais aujourd’hui, deux camps s’affrontent. Les conservateurs qui s’arc-boutent sur la loi de 1983 rendant le port du voile obligatoire font face à celui des progressistes qui veulent laisser aux femmes le droit de choisir de le porter ou non. L’Union du peuple de l’Iran islamique, formé par les proches de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005), avait déjà dans un communiqué publié fin septembre, dit « exiger » des autorités qu’elles « préparent les éléments juridiques ouvrant la voie à l’annulation de la loi sur le port du voile obligatoire ». C’est dans ce contexte politique que lors d’une conférence de presse samedi à Téhéran, le chef de l’État a semblé ouvrir la porte à de possibles changements en déclarant : « Notre constitution a des valeurs et des principes solides et immuables (...), mais il existe des méthodes de mise en œuvre de la Constitution qui peuvent être infléchies ».

La répression en ligne de mire

Depuis la mort Mahsa Amini et les manifestations qui ont suivi, de plus en plus de femmes se découvrent la tête, notamment dans le nord huppé de Téhéran. Des milliers de personnes ont aussi été arrêtées depuis le début du mouvement. Samedi, une nouvelle actrice de cinéma, Mitra Hajjar, a été interpellée à son domicile. Elle a récemment publié sur son compte Instagram une vidéo sur des manifestations en octobre à Berlin en soutien au mouvement en Iran.
L’Iran, qui voit dans la plupart des manifestations des « émeutes », accuse notamment des forces étrangères d’être derrière ce mouvement pour chercher à déstabiliser la République islamique. Au total, 448 manifestants ont été tués à travers le pays depuis le début du mouvement, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.

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