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  • Publié le 28 mai 2022
  • Mise à jour: 10 juin 2022

L’Église orthodoxe russe d’Ukraine rompt avec le patriarcat de Moscou

Dans une résolution en 13 points, l’Église orthodoxe russe d’Ukraine (UOC) a annoncé vendredi 27 mai rompre avec la Russie qui a envahi son pays et prendre son « indépendance » vis à vis du Patriarcat de Moscou qui soutient l’invasion de l’Ukraine. Une décision qui pousse l’UOC à revendiquer un contrôle absolu et légitime sur l’orthodoxie ukrainienne et sa concurrente autocéphale, l’église orthodoxe d’Ukraine (UPC).

Convoqué pour « examiner les questions relatives à la vie de l’Église, qui se sont posées à la suite de l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine », le synode de l’Église russe orthodoxe ukrainienne (UOC) a annoncé vendredi 27 mai 2022, prendre sa « pleine indépendance » vis à vis du patriarcat de Moscou en raison de son soutien à l’offensive du président russe Vladimir Poutine.
L’invasion décidée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill a placé peu à peu l’Église ukrainienne rattachée à Moscou dans une situation de plus en plus intenable vis à vis de ses fidèles et de l’opinion publique.
Après avoir commencé par abandonner toute évocation du patriarche de Moscou dans les célébrations liturgiques, les hiérarques de l’UOC ont pris des positions de plus en plus radicales vis à vis de la tutelle russe. Des centaines de ses prêtres ont ainsi signé récemment une lettre ouverte appelant à faire juger Kirill par un tribunal religieux à cause de ses positions sur le conflit.

Le Synode du 27 mai officialise la séparation

Au premier point d’une résolution finale qui en compte 13, le Synode de l’UOC condamne la guerre, qui est une violation du commandement de Dieu « Tu ne tueras point » (Exode 20.13), et exprime ses condoléances et son soutien à tous ceux qui souffrent à cause de la guerre ». Au second il enjoint à la poursuite des négociations entre les parties pour mettre fin à « l’effusion de sang » et au troisième il exprime officiellement son « désaccord avec la position du patriarche Kirill de Moscou et de toute la Russie sur la guerre en Ukraine », indiquant au quatrième point avoir adopté « des ajouts et des amendements appropriés aux statuts de l’Église orthodoxe ukrainienne, qui sont la preuve de la pleine indépendance et autonomie de l’Église orthodoxe ukrainienne. »

Redevenir l’église officielle d’Ukraine

L’Ukraine est centrale pour l’Église orthodoxe russe. Certains des monastères orthodoxes les plus importants et les plus anciens sont situés sur son territoire. Cela constitue une légitimité aux yeux de l’UPC qui entend redevenir l’église orthodoxe officielle d’Ukraine. Une position unique qu’elle a perdu en 2019 avec la reconnaissance par Constantinople d’une Église autocéphale ukrainienne, l’UPC. Une décision que le chef de l’église orthodoxe russe d’Ukraine avait condamné à l’époque et qu’il conteste toujours aujourd’hui en invoquant le manque d’unité de l’orthodoxie ukrainienne. « L’existence du schisme est considérée par le Synode comme une blessure profondément douloureuse dans le corps de l’Église. Il est particulièrement regrettable que les récentes actions du patriarche de Constantinople en Ukraine, qui ont abouti à la formation de l’"Église orthodoxe d’Ukraine" n’aient fait qu’approfondir le malentendu et conduit à une confrontation physique » peut-on lire dans le point 9 de cette résolution qui invite clairement l’UPC et son métropolite, le Métropolite Épiphane de Kiev et de toute l’Ukraine, à « l’unité ecclésiale » et à arrêter « de saisir les églises et de transférer de force les paroisses de l’Église orthodoxe ukrainienne ».
Entretenir une guerre dans la guerre, c’est ce que le métropolite Onufry reproche de manière indirecte à l’UPC quand dans son discours d’introduction des travaux du Synode, il souligne et déplore « la période très difficile que traverse l’Ukraine » envahie par la Fédération de Russie ; et des hostilités « qui ont déjà coûté la vie à des milliers de nos compatriotes, détruit des maisons, rendu des familles orphelines ». Une guerre dont son église est aussi l’une des premières victime : « 14 des 53 diocèses de notre Église ont souffert d’actions militaires, plus de 80 temples ont été détruits, des ecclésiastiques, des moines et des croyants de notre Église ont été tués » ajoute-t-il en indiquant que son Église s’est mise aux côtés du pays envahi : « Outre l’intensification de la prière pour la paix en Ukraine, des abris contre les bombardements ont été aménagés dans les églises et les cloîtres sacrés dès les premiers jours de la guerre. L’Église s’est jointe non seulement à la défense de la patrie, mais aussi à la fourniture d’une assistance complète aux soldats ukrainiens, aux hôpitaux, aux civils, aux réfugiés et à tous ceux qui sont dans le besoin ».
La paix en Ukraine semble encore bien loin.

Evénement
Solidaires !

L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, en 2024, il faut continuer d’agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de "l’opération spéciale" russe.

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