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- Publié le 13 mars 2023
Dix ans de pontificat et une guerre mondiale
À l’occasion des dix ans de son pontificat, le pape François a donné une longue interview à la chaîne de télévision suisse en langue italienne RSI. La guerre en Ukraine a bien évidement fait partie des sujets abordés. Une guerre alimentée par des intérêts, pas seulement russe, y déclare le pape de 86 ans, dont le pontificat marquera ce lundi son 10e anniversaire. Ce conflit est nourri par des « intérêts impériaux, pas seulement de l’empire russe, mais d’empires d’autres endroits », précise le souverain pontife dans cette interview. « Les grandes puissances sont toutes liées. Et le champ de bataille, c’est l’Ukraine. Tout le monde s’y bat », affirme le pape dans un louable effort d’appel à la paix face à ce qu’il désigne comme la troisième guerre mondiale. Les dernières actualités ne lui donnent pas tort. La volonté des hommes d’en découdre monte. En Afrique, en Chine, dans de nombreux autres pays du monde, les vieilles rancoeurs resurgissent et les envies de revanche s’aiguisent.
Malgré ses propositions de médiation, la diplomatie du Saint-Siège n’est pas parvenue à s’imposer sur le conflit en Ukraine. Le pape avait lui-même envisagé de se rendre à Kiev et Moscou, un projet qui n’a jusqu’ici pas vu le jour. Face à lui, enfermé dans une « guerre Sainte » contre un pays, ses habitants et son église orthodoxe autocéphale, résolument tournés vers « l’occident », et appuyés par lui, le patriarcat de Moscou ne conçoit pas les choses dans cet ordre et de cette manière. Pourtant les mots et les arguments du pape François sur la troisième guerre mondiale et sur l’affrontement des empires, en dédouanant le peuple russe, offrent à Kirill l’opportunité d’ouvrir un dialogue de paix. La paix ne concerne-t-elle pas avant tout les hommes ?
Mais il semble que pour le Patriarcat orthodoxe de Moscou, d’un côté et de l’autre de la croix, les hommes ne soient définitivement plus les mêmes. La troisième guerre mondiale se double donc d’une guerre de religion. Elle aurait même débuté par elle. Les dissensions dans le monde patriarcal orthodoxe en sont le ferment. Elles ont lentement fait germer l’hérésie du concept idéo-théologique de « Monde russe » auquel se réfèrent aujourd’hui Vladimir Poutine et le patriarcat de Moscou pour justifier l’invasion et la guerre en Ukraine.
La différence fondamentale entre le discours nationaliste orthodoxe russe et le discours apostolique de paix tient dans l’universalité des valeurs attachées à l’homme, à la dignité de chaque homme et notamment, la liberté, la liberté de conscience, de croire et de ne pas croire. Dans le premier discours, l’universalité des valeurs attachées à l’homme est effacée au profit de l’État. Dans le second, elle est maintenue par l’idée de l’existence de Dieu. La troisième guerre mondiale, d’un genre particulier, a effectivement déjà commencé comme l’indique très justement le pape François. Dans ces conditions, on comprend qu’elle risque de durer.
Solidaires !
L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, en 2024, il faut continuer d’agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de "l’opération spéciale" russe.
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