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  • Publié le 3 avril 2023

Le débat sur la fin de vie est aussi celui des institutions françaises

Ce lundi, le président de la République va recevoir les 184 membres de la Convention citoyenne sur la fin de vie afin de prendre acte de leurs conclusions ou souhaits, voire s’engager à les faire suivre d’une recommandation forte, à faire évoluer le cadre de la fin de vie vers une aide active à mourir. Il devra le faire, sauf, une fois encore, à jeter aux orties ses propres initiatives et leurs résultats. On se souvient trop de la mise à la trappe des milliers de doléances et réflexions du grand débat lancé à la suite à l’épisode des gilets jaunes mais également, et à contrario, l’engagement intenable de retenir toutes les propositions de la Convention citoyenne sur le climat.
S’agissant des modalités de la mise en place d’une aide active à mourir, dans le détail, il est certain qu’elles ne sauraient être laissées à ces seuls 184 citoyens, pas plus qu’au chef de l’État. Ces possibles aménagements de la loi sur la fin de vie sont trop importants pour que le chef de l’État puisse trancher seul.
La Convention citoyenne a réalisé un travail remarquable. Certaines prises de position sont consensuelles, notamment les manques de moyens ou le droit des soignants à une clause de conscience dès lors que pourrait être ouverte l’aide assistée au suicide ou l’euthanasie. Ces sujets sont enfin abordés publiquement et sans tabou. Les propositions de loi au sénat et à l’assemblée n’avaient pourtant pas manqué pour tenter de relayer une opinion publique favorable à l’euthanasie et au suicide assisté. Aujourd’hui, Emmanuel Macron a donc une feuille de route. Il doit désormais ouvrir le débat afin que chaque Français, mais aussi les associations, institutions et autres groupes constitués, puissent s’exprimer. Car s’il est acquis que la France doit évoluer sur les conditions de la fin de vie, il est essentiel que les changements, qui auront un impact sur toute la société française, s’effectuent dans la concorde ou soient tranchés par les Français, éventuellement par la biais du référendum.
Il n’en reste pas moins que de faire primer la démocratie participative, utile, sur la démocratie représentative, en l’occurrence parlementaire et qui a le dernier mot dans notre Ve République, est une question délicate à laquelle le Président de la république va se trouver confronté. De manière inattendue, le débat sur la fin de vie se présente aussi comme celui des limites de nos institutions à représenter la société française dans ses opinions et ses souhaits de vie les plus vifs.

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