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Enquête sur la place de la religion dans la vie des personnes résidant en France

Chrétiens, juifs, musulmans,..., dans le cadre d’une étude dénommée « Immigrés et descendants d’immigrés », parue jeudi 30 mars, l’Insee a examiné la diversité religieuse en France au prisme des transmissions intergénérationnelles et des pratiques selon les origines. Une modalité d’insertion des populations immigrées peu étudiée.

La place de la religion dans la vie des personnes résidant en France est rarement traitée par les statistiques publiques. Le focus effectué par l’Insee sur la diversité religieuse en France dans le cadre son étude « Immigrés et descendants d’immigrés » parue jeudi dernier en est d’autant plus intéressant que bien souvent le sujet est l’objet de contre-vérités dans le débat public.

Le catholicisme continue de prédominer en France

Selon l’étude, le catholicisme reste la première religion déclarée dans notre pays en 2019-2020 (revendiquée par 29 % des 18 à 59 ans), suivie par l’islam (10 %). La proportion de personnes se déclarant d’une autre religion chrétienne (protestante ou orthodoxe) atteint 9 %. Reste que 51 % des personnes vivant en France se disent sans religion alors qu’elles n’étaient que 45 % il y a dix ans.
Le catholicisme reste donc prégnant dans notre pays, même si la proportion de personnes qui déclarent appartenir à cette religion a chuté de 8 points entre 2008 et 2019. Le nombre de musulmans sur notre sol, corrélé au chiffre des entrées en France de ressortissants de pays où le poids de cette religion est fort (Maghreb, Turquie ou Moyen-Orient, Afrique sahélienne) a lui gagné 3 points.

Des catholiques bien moins pratiquants que les musulmans

Seulement 8 % des catholiques se rendent régulièrement à L’Eglise contre 22 % des autres chrétiens (protestants, orthodoxes…). Hormis la liturgie de Noël et de Pâques, les fêtes catholiques comme la Pentecôte ou l’Ascension ont perdu leur rôle fédérateur. Seuls les catholiques immigrés font figure d’exception : 55 % des immigrés d’Afrique centrale vont régulièrement à la messe, peut-on lire dans le rapport de l’Insee.
La fréquentation d’un lieu de culte est beaucoup plus intense chez les juifs dont 34 % se rendent souvent à la synagogue, les musulmans et les bouddhistes, qui sont respectivement 20 % à aller se recueillir dans une mosquée ou un temple. Pour beaucoup de fidèles de ces religions la pratique est domestique et s’effectue de manière individuelle. La baisse de fréquentation des lieux de culte ne signifie donc pas l’absence de pratique religieuse. Exemple avec l’islam : 58 % des musulmans pratiquent la prière au moins une fois par semaine, tout comme 32 % des bouddhistes. Quant à la pratique du jeûne, elle est très disparate selon les religions. Elle est très majoritaire chez les musulmans pendant le mois de ramadan : 75 % l’observent strictement. En revanche seulement 3 % des catholiques et 5 % des autres chrétiens jeûnent pendant le carême.
Et quand on les interroge sur la place qu’occupe la religion dans leur identité, les croyants en ont une vision très différente. Pour une majorité de juifs (54 %) et pour 30 % des musulmans, la religion est citée comme une dimension constitutive de leur identité alors qu’elle ne l’est que pour 6 % des catholiques. La sécularisation de la société française n’y est pas pour rien. On attend des citoyens que leur religion soit moins visible. Cela explique, notamment pour les catholiques français, qu’elle ne soit qu’une dimension parmi d’autres de leur personnalité. En revanche, comme évoqué plus haut, elle plus centrale pour les immigrés d’autres confessions, voire même consubstantielle à leur identité.

La famille au cœur de la transmission

L’importance de la religion dans l’existence diminue au fil des générations. Le rapport à la religion se transforme pour les immigrés avec le temps passé en France. On observe ce phénomène dans toutes les religions du Livre y compris chez les musulmans de la seconde génération, notamment quand ils se marient avec une personne sans confession religieuse ou d’une confession différente.
Au niveau même d’une génération, si l’on a été élevé dans une famille croyante, ce n’est pas pour autant que l’on suit la religion de ses parents. C’est dans les familles musulmanes et juives que la transmission religieuse reste la plus forte. Le rapport indique que 91 % des personnes élevées dans une famille musulmane ont épousé la religion de leurs parents. Ce chiffre est de 84 % chez les juifs. En revanche les familles chrétiennes transmettent moins leur religion : 67 % des personnes élevées par des parents catholiques et 69 % par des parents d’autres confessions chrétiennes se revendiquent de la même religion. Toutes ces données évoque une modalité d’insertion en France des populations immigrées. Et même si une majorité de personnes vivant dans notre pays se déclare sans religion, elles permettent de comprendre comment évolue notre pays

Notice de l’étude : La diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines - Lucas Drouhot (Utrecht University), Patrick Simon (Ined et ICM), Vincent Tiberj (Sciences Po Bordeaux).

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