Le Conseil français du culte musulman estime que l’abaya n’est pas un signe religieux
Hier, en réaction au débat sur les atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires, le Conseil français du culte musulman a dénoncé dans un communiqué une présentation de l’abaya considérée « à tort par certains comme un signe religieux musulman ».
L’abaya, dont le port à l’école suscite régulièrement des débats, « n’est pas » un signe religieux musulman, a affirmé le Conseil français du culte musulman (CFCM) dans un communiqué lundi 12 juin. « Nous sommes dans le droit de nous interroger sur l’autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l’abaya (longue robe traditionnelle couvrant le corps, ndlr) est un signe religieux musulman », écrit le CFCM. « Pour nous, ce vêtement n’en est pas un », ajoute-t-il. Le Conseil français du culte musulman dit son « sentiment d’être face à un énième débat sur l’islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations ».
Conformité à la loi de 2004
Dans une circulaire publiée par l’Éducation nationale en novembre dernier, les abayas sont considérées - comme les bandanas et jupes longues, également cités - comme des tenues pouvant être interdites si elles sont « portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse », et sont donc interdites conformément à la loi de 2004 sur l’interdiction du port de signes religieux à l’école. Toute la question est donc de décider si le « comportement de l’élève » indique que son abaya est le signe d’une « appartenance religieuse ».
Et justement, à propos de « cas très rares » d’enfants qui ne se sont pas conformés à la loi de 2004 qui interdit le port ostensible de signes religieux, « le CFCM rappelle que leur religiosité n’est pas un produit ou un objet de publicité, ni un étendard ou un slogan de manifestations » ajoutant « Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi. Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu’ils portent ».
Le CFCM a été l’interlocuteur des pouvoirs publics pour le culte musulman pendant de longues années. En février 2023, Emmanuel Macron a officiellement mis fin à ce rôle, l’exécutif ayant accompagné l’émergence d’une autre structure, le Forif (Forum de l’islam de France). Cette dernière ne s’est pas exprimée sur ce sujet.
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