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- Publié le 21 avril 2022
- Mise à jour: 22 avril 2022
Débat Emmanuel Macron – Marine Le Pen : le voile se déchire
Mercredi 20 avril, sur le plateau du débat du second tour des présidentielles à la pleine Saint-Denis, le sujet sur la laïcité était attendu. Introduit par la question « Si vous êtes élus, changerez-vous les règles du port de signes religieux dans l’espace public ? », sans surprise, il a été l’occasion d’un des échanges les plus vifs entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Depuis le premier tour, l’interdiction polémique du port du voile islamique sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public que promettait d’instaurer, non sans quelques hésitations finales, la candidate du Rassemblement national, était devenu l’un des principaux sujets d’affrontement entre les deux candidats.
Mercredi soir, la question directe des journalistes arbitres du débat a contraint la candidate du Rassemblement national à sortir du flou des derniers jours. Cela ne s’est d’ailleurs pas fait sans une sorte de lapsus : « Je suis contre l’interdiction… je suis pour l’interdiction du voile dans l’espace public, a déclaré la candidate d’extrême droite. Je l’ai dit de la manière la plus claire » a-t-elle alors affirmé en précisant qu’elle ne s’attaquait pas ainsi à un signe religieux, mais à un symbole d’une idéologie, l’islamisme, qui veut, selon elle, « imposer la charia » à une République qu’elle veut « fière d’elle-même, pas honteuse ».
Emmanuel Macron s’en est pris très vivement à cette idée. Accusant Marine Le Pen de conduire le pays « à la guerre civile », il lui a opposé qu’un tel projet n’aurait « aucun sens », serait « infaisable » et trahirait « la France de l’universalisme » ainsi que sa Constitution. Jugeant que la candidate du Rassemblement national « confond tous les problèmes » en glissant d’une religion à l’islamisme, puis aux étrangers, il l’a également accusée, au vu de cette interdiction annoncée, de « pousser des millions de nos compatriotes, de par leur religion, hors de l’espace public » et « de faire de la France le premier pays au monde à interdir le voile dans l’espace public ». « C’est au contraire défendre la République, défendre l’égalité entre les hommes et les femmes, défendre la cité que de s’opposer à ces islamistes par l’intermédiaire d’une loi qui les vise et qui ne vise qu’eux », lui a répondu Marine Le Pen.
Les deux candidats se sont alors opposés sur la loi adoptée le 24 août dernier destinée à lutter contre les « séparatismes » et en premier lieu, contre les dérives islamistes. « Elle n’a servi à rien », a asséné Marine Le Pen, qui a plaidé pour « fermer les 570 mosquées radicales » établies sur le sol français et ne pas se « contenter d’une charte de la laïcité », que les associations qui demandent et touchent des subventions publiques doivent désormais signer dans le cadre d’un contrat républicain. Le président sortant a quant à lui vivement défendu son texte et affirmé que les 99 mosquées désormais « suspectées de séparatisme » sont « sous surveillance », précisant au passage que « 23 ont été fermées et 36 ont changé et sont sous contrôle ». Bien loin du port du voile.
Illustration : capture d’écran
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