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  • Publié le 26 novembre 2020
  • Mise à jour: 30 novembre 2020

Une étude inédite évalue la santé des prêtres

Pour la première fois en France, une étude de grande ampleur a été menée pour évaluer la santé des 6300 prêtres diocésains âgés de moins de 75 ans. Réalisée par l’Union Saint Martin à la demande de la Conférence des évêques de France (CEF), l’étude livre un bilan partagé entre état de santé physique déclaré, plutôt satisfaisant et détection d’un mal-être prégnant au sein des prêtres répondants.

« Médecins des âmes », souvent très pudiques vis à vis des tiers sur leur propre état, les prêtres n’avaient jamais jusqu’ici eu l’occasion de s’exprimer sur leur propre santé et leurs ressentis de vie. Grâce à cette étude financée pour partie égale par la Fondation nationale du Clergé et par la Mutuelle Saint-Martin Action Sociale, « leur parole a été libérée » se félicite Mgr Benoît ­Bertrand, évêque de Mende (Lozère), qui a présidé le comité de pilotage du rapport.
Réalisée de février à juin 2020 via un questionnaire envoyé par voie électronique, garantissant l’anonymat total des répondants, l’enquête a reçu les réponses de 42% des prêtres de la population totale concernée. Ainsi, 2656 réponses exploitables ont été recueillies et analysées, sur 3593 réponses enregistrées (l’échantillon d’étude était de 6313 prêtres).

En mettant en place cette étude sur la santé des prêtres diocésains en activité, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France n’avait sans doute d’autre but que de clarifier les signaux d’un mal-être perçu depuis plusieurs décennies dans le clergé diocésain.
Côté mode de vie, l’étude confirme ce que beaucoup d’entre nous peut imaginer de la vie sacerdotale. Pus de la moitié des prêtres vivent seuls sans être attache à une communauté sacerdotale ; un peu plus de 50 % des répondants déclarent d’ailleurs n’avoir pour seule compagnie que la présence temporaire d’une aide-ménagère. La lecture et l’activité sportive sont alors les principaux loisirs. Mais avec 9,4 heures de travail par jour en moyenne, les prêtres répondants ont le sentiment de journées bien remplies.

Cette activité soutenue génère ainsi le sentiment d’un bon état de santé avec peu de limitation d’activités même si 45 % des participants présentent une maladie chronique. Mais paradoxalement si 93,3 % des sondés se trouvent en bonne santé, plus de deux prêtres répondants sur cinq, présentent (avouent) un mésusage [1] de l’alcool ; les résultats de l’étude révélant même 8 % des répondants présentant un risque chronique ou de dépendance à l’alcool.
Derrière cette statistique, c’est l’ombre de la solitude et l’isolement qui se profilent. En effet, le rapport décrit une réalité qui se fait critique concernant la santé psychique des prêtres : 17,6 % des répondants présentent des symptômes dépressifs, un chiffre plus de trois fois supérieur aux hommes de la population générale.

Le phénomène a déjà incité de très nombreux diocèses a lancer des initiatives pour inciter les prêtres à se regrouper et partager leur quotidien. Les chiffres du rapport vont « nécessiter de renforcer et développer les action de prévention et d’accompagnement existantes » indique Mgr Benoît Bertrand, qui évoque de nouvelles pistes comme l’instauration dans les diocèses d’un médiateur, d’Équipe de parole, de N° d’écoute téléphonique…. Car « Les prêtres ont besoin de l’Évangile. Ils ont aussi besoin de fraternité, d’amitié, de l’estime et de l’indulgence de la part de la hiérarchie. Le prêtre a besoin de la confiance de son Évêque et de projets pastoraux innovants » insiste-t-il en rappelant que les prêtres qui ont une importance pour « le peuple de Dieu qui doit veiller sur eux », ont aussi un rôle qui concerne tout le monde.

[1Il s’agit selon Santé Publique France d’une consommation d’alcool, pour les hommes, excédant 3 verres par jour et 15 verres par semaine.

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