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  • Publié le 13 octobre 2022
  • Mise à jour: 15 octobre 2022

Confirmation en chiffres de la hausse des atteintes à la laïcité en milieu scolaire

Depuis le deuxième semestre, les incitations sur les réseaux sociaux au port de signes et tenues religieuses, en particulier les abayas et les qamis avait été signalés par le ministre de l’éducation nationale. Les enquêtes sur le deuxième trimestre et sur le mois de septembre 2022, rendues publiques ce jeudi, viennent l’attester. A l’école le port de vêtement religieux contourne désormais ouvertement l’interdiction du port du voile.

Mi septembre, le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, avait prévenu : les signalements d’atteinte à la laïcité dans les établissements sont en augmentation. De fait, les chiffres communiqués ce matin font état pour le mois de septembre, de 313 faits d’atteinte au principe de laïcité recensés par les directeurs et les chefs d’établissement, dont la moitié dans six académies (Créteil, Toulouse, Nice, Versailles, Normandie, Paris).
Quatre sur cinq sont le fait d’élèves et, fait nouveau, la moitié a eu lieu dans des lycées alors jusqu’ici c’est le collège qui concentrait les signalements.
Ces chiffres mensuels viennent confirmer la tendance à l’augmentation des atteintes à la laïcité « identifiée tout au long de l’année scolaire 2021-2022 ». D’avril à juin, ce sont 904 signalements qui sont remontés au ministère de l’éducation nationale, contre 636 au premier trimestre. Soit une hausse de plus de 40 % des faits. Au cours du trimestre qui a suivi la mort de Samuel Paty, en 2020, le nombre de faits rapportés avait bondi à 1 335 cas. Depuis, ces chiffres n’avaient pas atteint ce niveau. Ils sont à mettre en regard cependant des 12 millions d’élèves et près de 1 million de personnels de l’éducation nationale qui fréquentent chaque jour les établissements scolaires.

Le port du voile contourné par celui de vêtements religieux

Ce qui transparait de la collecte d’informations du Ministère c’est un changement de nature dans la manifestation du fait religieux. Plus que le nombre, c’est la nature des signalements rapportés qui interpellent. En septembre, plus de la moitié des faits signalés (54 %) concernent le port de signes et de tenues religieuses, et notamment les abayas (robes longues de tradition moyen-orientale, portées au-dessus d’autres vêtements) et les qamis (tuniques longues pour les hommes). Le phénomène apparaît dans des communes et des établissements jusqu’ici non concernés et la récurrence des faits « peut contribuer ici ou là à la dégradation du climat scolaire ». Le port de signes et de tenues litigieuses augmente de 300 % entre l’année scolaire 2021-2022 et la précédente. Cela « traduit une modification profonde des formes prises par les atteintes à la laïcité observées dans les écoles et les établissements », souligne la synthèse consacrée aux faits entre avril et juin.
Le port de vêtements religieux vient ainsi contourner l’interdiction faite par la loi de 2004 du port du voile et substituer à ce dernier une présence encore plus discrète mais pas pour autant moins nombreuse et moins ostensible de la manifestation du religieux à l’école. Cela nécessitera sans doute des mesures d’ajustement au respect de l’esprit de cette loi.
Un courrier du ministre a été adressé aux recteurs de France pour les appeler à faire respecter la loi de 2004 sur la laïcité. Une note de septembre une récente note du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), avertissait déjà : « Les chefs d’établissements scolaires doivent interdire le port de signes ou de tenues ostensiblement religieuses ou port de tenues ou d’accessoires qui ne sont pas par nature à caractère religieux, mais qui le deviennent par le fait de la volonté de l’élève ».
L’établissement d’un relevé mensuel est inédit et va dans le sens d’un resserrement de la surveillance. Il était trimestriel auparavant. Pap Ndiaye a annoncé dès juin vouloir afficher ces remontées chaque mois, « pour plus de transparence », et en prenant le risque de focaliser l’attention médiatique sur cette question.

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